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En Province
19 février 2019

Bientôt un métro routier ?

Le fantasque milliardaire Elon Musk, qui propulse déjà des voitures électriques (Tesla) et des fusées spatiales (SpaceX), a présenté mardi soir, près de Los Angeles, la première étape de son nouveau projet : un tunnel censé révolutionner les transports urbains en contournant les embouteillages par le bas. « La seule façon de résoudre le problème, c'est de passer en 3D pour que le système de transport s'aligne sur l'habitat », a-t-il résumé lors d'une conférence de presse avant l'événement organisé sur le parking de la Boring Company (qui peut se traduire aussi bien par « société de forage » que par « compagnie ennuyeuse »), la firme fondée par Elon Musk spécifiquement pour développer les technologies ad hoc. Et « les mines vont beaucoup plus profondément que les plus hauts bâtiments », a-t-il souligné pour justifier son choix, qu'il affirme financer pour l'instant sur ses deniers personnels, 40 millions de dollars à ce jour. L'idée est venue au milliardaire d'origine sud-africaine voici tout juste deux ans, lorsqu'il fulminait au volant de sa voiture, coincé dans les embouteillages entre sa villa chic de Bel Air et les bureaux de SpaceX à Hawthorne, au sud de Los Angeles. Un trajet qui lui prend couramment plus de quatre-vingt-dix minutes et qu'il qualifie de « destructeur pour l'âme ». Elon Musk juge les embouteillages entre sa villa chic de Bel Air et les bureaux de SpaceX à Hawthorne, au sud de Los Angeles (90 minutes de trajet), « destructeurs pour l'âme ». Le « tunnel test » dévoilé mardi n'a à première vue rien de très nouveau : un tube étroit, seulement 3,65 m de diamètre, fraîchement peint en blanc, dans lequel circulent des Tesla Model X équipées de roues latérales pour éviter de cogner les parois. Pour Elon Musk, « la vraie innovation est très simple » et tient dans ces deux extensions rétractables (aux allures de stabilisateur de vélo) qui pourraient être fixées sur n'importe quelle voiture électrique et autonome, Tesla ou non, « pour seulement 200 à 300 dollars ». « C'est la capacité à transformer une voiture normale en véhicule stable de manière passive, capable de voyager à grande vitesse dans un petit tunnel », dit-il. L'idée initiale d'une sorte de « traîneau » électrique sur laquelle auraient pris place les voitures, « bien trop complexe », a été abandonnée, a insisté Elon Musk. Un tunnelier 15 fois plus rapide L'expérience proposée aux journalistes conviés pour l'occasion s'est déroulée sur environ 1,8 km à la vitesse maximum de 65 km/h et rappelle curieusement une attraction de fête foraine. Et, en effet, jusqu'à ce stade, la chose paraît possible. Mais, avec la très grande vitesse sur une longue distance, avec des voitures de natures différentes, il faudra dépasser le stade du simple kit adaptable. Il n'est pas compatible avec l'acceptabilité du grand public en termes de sécurité - que se passe-t-il en cas d'accident, de panne ? - et de confiance placée dans le dispositif. À terme, l'idée est pourtant de permettre à des milliers de véhicules électriques et autonomes de sillonner les sous-sols de Los Angeles dans des tunnels similaires à une vitesse approchant 250 km/h. Ces véhicules accéderaient au réseau de tunnels directement au niveau des voies de circulation, sans avoir besoin de s'arrêter, au moyen d'ascenseurs ou de rampes si la place est suffisante, explique Elon Musk. L'idée a depuis fait son chemin, avec notamment des partenariats conclus avec les transports en commun de Los Angeles pour étudier la possibilité de raccorder ces tunnels avec les stations de métro. Il y a aussi le choix par la ville de Chicago de la Boring Company pour réaliser un train futuriste à très grande vitesse, en forme de capsule, qui reliera en un temps record le centre-ville à l'aéroport. Lire aussi: " À Chicago, des Tesla électriques à 240 km/h dans un tunnel » Et les demandes continuent d'affluer : « 5 à 20 par semaine », assure le président de Boring Company, Steve Davis. Pour promouvoir son idée, Elon Musk doit d'abord réussir à réduire les délais et les coûts colossaux des tunnels classiques : « En moyenne, trois à six mois pour creuser un mile (1,6 km environ, NDLR) », soit « quatorze fois plus lent qu'un escargot », pour un coût qui peut dépasser le milliard de dollars, assure-t-il. S'il reconnaît n'en être qu'aux balbutiements, le milliardaire assure pouvoir « relativement bientôt » mettre en action Prufrock, un prototype de tunnelier quinze fois plus rapide que les meilleurs engins actuels. Ses recettes ? En vrac, utiliser des batteries et moteurs électriques pour doper la puissance du tunnelier et éliminer les rejets de gaz nocifs, réaliser sur place les « segments » composant les parois du tunnel à l'aide de la terre extraite, transformer l'excédent en briques pour la revente, réduire le diamètre du tunnel au maximum... « Tout ça est relativement simple, on n'a pas besoin de Prix Nobel pour ça », lance le richissime touche-à-tout. Reste à gérer le stress des passagers généré par la circulation dans un boyau, qu'on ne dissipera pas avec des programmes vidéo sur les grands écrans des Tesla.

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